God save the Queen(s)

Ces reines qui ont fait l’Angleterre : de Boadicée à Elisabeth II - Bernard Cottret - Tallandier - 2016

Dans son livre, Bernard Cottret raconte le destin des femmes qui ont marqué l’histoire de l’Angleterre. L’auteur livre un récit détaillé, non seulement de la vie des reines, mais aussi des évolutions de la société insulaire, les deux étant intimement liées. Nous voilà embarqué(e)s dans la grande Histoire anglaise en compagnie de Mathilde, Isabelle, Elisabeth, ou encore Victoria.

Cette année, le Royaume-Uni célèbre le jubilé de platine de la reine Elisabeth II. Voilà soixante-dix ans que Sa Majesté règne sur son île et son empire. On pourrait donc croire que la présence d’une femme à la tête d’une monarchie soit une chose tout à fait naturelle et entendue de ce côté-ci de la Manche. Il n’en est rien : la légitimité d’une femme au pouvoir ne remonte qu’au XVIème siècle, et encore, uniquement en l’absence d’héritier mâle.
Pourtant, les femmes ont joué un rôle important dans la gouvernance du pays, sans être directement au pouvoir. Mères ou épouses de rois, influençant l’opinion ou participant dans l’ombre aux choix politiques du monarque, elles sont plusieurs à avoir marqué leur temps. Et malgré la dominance masculine, les reines ont fait preuve d’une modernité étonnante et de féminisme avant l’heure.
Ce récit passionnant, quelque fois trop détaillé, met en lumière des femmes qui sont l’égal de l’homme : certaines ont manqué leur rendez-vous avec le peuple, quand d’autres ont posé les jalons de ce qui est, à ce jour, l’un des plus longs règnes de l’histoire européenne.

Laurène

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Les institutions britanniques que les Européens croient parfois figées et immobiles dans leur décorum passé sont capables de surprenantes mutations. Un véritable tournant s’est produit en notre début du XXIe siècle avec le Succession to the Crown Act ou Acte de succession à la couronne de 2013. Cette loi rend la succession à la couronne britannique "indépendante du genre". Toute discrimination à l’encontre des filles disparaît. La couronne doit revenir désormais au premier-né, sans tenir compte de son sexe. […] N’est-ce pas la fin de siècles, voire de millénaires de domination masculine ? […] En serait-ce fini de la "domination d’Adam", à la fois père et roi, à l’image du Très-Haut ? Que les reines deviennent souveraines selon les mêmes modalités que les rois, que les conditions de leur accession au trône soient identiques reflète une évolution anthropologique majeure dans l’ensemble des sociétés occidentales. Quant à la monarchie, gageons qu’elle a encore de beaux jours devant elle en Angleterre.