Une hdragonne et le drôle accueilistoire poétique   

 

  La Dragonne et le Drôle de Damien Galisson aux éditions Sarbacane

 

Drôle n’est rien. Rien d’autre qu’une âme errante dans un monde brutal. Il fait partie d’un groupe de mercenaire. Plus exactement, il est le larbin d’un groupe de mercenaire. Toujours à faire ceci ou cela, à se faire réprimander car ce n’est jamais assez rapide ou assez bien fait. Une incessante litanie de corvées, punitions, gifles, coups de poing. Pourtant, son frère Rody est là avec lui. Mais, il ne réagit pas, il ne dit rien : aucun regard, aucune pitié. Cette indifférence le blesse plus que les ordres de Chef ou les coups de Tanneur. Drôle n’aime pas sa vie, il l’exècre. Il n’aime pas ce monde où la guerre est partout, la violence omniprésente. Lui, il aimerait rêver, il aimerait chanter.

Après des jours de marche, la troupe s’arrête dans une auberge pour dépenser les quelques écus qu’elle a gagnés. Une soirée encourageante avec la perspective d’un repas chaud et d’un lit. Mais elle ne se passe pas comme prévu, elle se termine dans un bain de sang. Drôle n’en sort pas indemne, le sang a coulé et il en est l’auteur.
Après cette soirée mouvementée, ils se remettent en route pour trouver un endroit où dormir. Drôle a le cœur lourd. Rody est impassible, toujours aussi froid. La pluie est battante, l’abri précaire. Chef envoie Drôle chercher du bois pour le feu. Drôle marche, ruisselant, à la recherche de bois sec quand il voit au loin une grotte. A l’intérieur de celle-ci, il récupère ce dont il a besoin. Seulement, ce n’est pas la seule chose qu’il trouve car en son sein demeure une dragonne.

La Dragonne et le Drôle est un ouvrage qui se démarque par sa mise en page originale et sa poésie. Une poésie à l’image du personnage principal : douce, rêveuse, musicale. Celle-ci est en contraste (comme notre héros) avec le monde que l’auteur a construit.

Au début de l’histoire, ce livre pourrait être perçu comme un récit d’aventure, de fantasy avec une grande quête à accomplir, une troupe de mercenaire, un archer infaillible, un dragon… Mais ce n’est pas ce que l’auteur entreprend. C’est avant tout une histoire de liens : de lien rompu entre deux frères et de lien naissant entre Drôle et la dragonne.

Florent


« Le drôle.
Ce n'est pas un nom, mais je n'en ai pas d'autre. Le drôle pour dire "gamin".
J'ai eu un nom un jour, peut-être, il y a longtemps.
Je vois le visage de ma mère, sa bouche qui le prononce.
Mais je ne l'entends plus. C'était avant la guerre, avant qu'on nous emporte.
La guerre l'a avalé, ce nom. Comme la voix de ma mère. »

Pour voir si ce livre est disponible à la médiathèque ou pour le réserver => Cliquer-ici