sticker cinema bobine filmQu'ont retenu les bibliothécaires de leurs petits et grands écrans cette année ?

Séries, fictions et documentaires, blockbusters et raretés, nouveautés et rééditions inédites, voilà nos sélections, subjectives autant qu'éclectiques.

  

 

Le top 10 ciné d'Emilie

  • Meilleur film sur comment on en arrive à faire des films : « The Fabelmans » de Steven Spielberg
  • Meilleur rappel que la France n’existerait pas sans l’immigration : « Interdit aux chiens et aux Italiens » d'Alain Ughetto  
  • Meilleure utilisation de la 5e de Mahler pour cette année : « Tár » de Todd Field  
  • Meilleure scène de boum adolescente qui tourne (vraiment) mal : « Radio Metronom » d'Alexandru Belc 
  • Meilleur cours d’histoire : « Esterno Notte » de Marco Bellocchio 
  • Meilleurs frissons vintage : « Au cœur de la nuit (Dead of Night) » de Alberto Cavalcanti, Charles Crichton, Basil Dearden et Robert Hamer
  • Meilleur espoir féminin : « Blue Jean » de Georgia Oakley 
  • Meilleur film en gaélique pour cœurs sensibles : « The Quiet Girl » de Colm Bairéad 
  • Meilleur petit polar bien ficelé :  « Dernière nuit à Milan » d'Andrea Di Stefano
  • Meilleure version (très) alternative de Sueurs Froides : « L’Adorable voisine » de Richard Quine

 Le top 10 ciné de Yann-Aël

  • « Pacifiction » d’Albert Serra - Benoît Magimel nageant dans les eaux troubles de la politique outremer : une errance crépusculaire, hypnotique et paranoïaque en plein paradis (perdu) néocolonial, ou Docteur Folamour dans les îles.
  • « Goutte d’or » de Clément Cogitore – les mésaventures d’un marabout un peu à bout, entre fable fantastique et mystique, ethnographie urbaine et polar noir.  
  • « Les aventures de Gigi la loi » d'Alessandro Comodin – incontestablement le Grand Prix du policier italien le plus nonchalant de l’année. 
  • « On dirait la planète Mars » de Stéphane Lafleur – meilleure petite comédie impertinente sur la pseudo-psychologie managériale façon Ressources Humaines.
  • « Poulet frites » de Jean Lebon et Yves Hinant – un fait divers sordide, des policiers bruxellois flegmatiques et consciencieux, une enquête policière haletante - ou quand la réalité se met à ressembler à une fiction de série B.
  • « Taming the garden » de Salomé Jashi - Il était une fois en Géorgie : un mystérieux collectionneur (riche et puissant), de pauvres villageois, une poignée d’ouvriers mal payés, quelques arbres hauts comme des immeubles. Une fable écologique cruelle et surréaliste. 
  • « Rêver sous le capitalisme » de Sophie Bruneau - ou les vases communicants en régime néolibéral. 
  • « Jean Painelevé, les pieds dans l’eau » - la sublime poésie des images d'un cinéaste vulgarisateur scientifique et proche des surréalistes. 
  • « Fantasmas do imperio » d'Ariel de Bigault - une fascinante exploration de l'imaginaire colonial portugais à travers le cinéma.
  • « Invasion of the body snatchers » de Don Siegel – enfin rééditée, une pépite SF angoissante vintage et cultissime. 

 Le top 10 ciné de Florian

  • "Interdit aux chiens et aux italiens" d'Alain Ughetto : mon coup de foudre de l’année ! Magnifique animation en pâte à modeler qui retrace, par le biais de la vie des parents du réalisateur, l'histoire populaire de ces travailleurs pauvres du Nord de l'Italie contraints de migrer en France. Une histoire qui est aussi la nôtre, celle de nos parents, trop invisibilisés au profit de l'histoire de pseudos "grands hommes".
  • "Anatomie d'une chute" de Justine Triet : Palme d'Or à Cannes et deux fois primé aux Golden Globe, à part un ou deux rageux, c'est un plébiscite pour ce film de procès haletant qui continue d'interroger les spectateurs bien après la sortie de la salle...
  • "Je verrai toujours vos visages" de Jeanne Herry : servi par une magnifique interprétation, le film nous fait découvrir le dispositif novateur et exigeant de la "justice restaurative", la cinéaste poussant les spectateurs à se décentrer pour accueillir et écouter la parole de l'autre, agresseur ou victime. Mention spéciale à la bouleversante scène finale entre Adèle Exarchopoulos et Raphaël Quenard.
  • "Reprise en main" de Gilles Perret. Ce réalisateur que l'on connaît surtout pour ses documentaires militants comme "La Sociale" (sur l'histoire de La Sécurité Sociale) ou ses collaborations avec François Ruffin ("J'veux du soleil" et "Debout les femmes") a cette fois réalisé un film de fiction mais ancré dans le réel. Face à la reprise de leur entreprise par un énième groupe de financiers, davantage soucieux de profits que de pérennité de l'emploi, des salariés s'organisent pour tenter de racheter leur entreprise incognito. Frais et enthousiasmant.
  • "Asteroid City" de Wes Anderson : casting XXL pour une réécriture personnelle, extraterrestre et colorée de « En attendant Godot ».
  • "Chien de la casse" de Jean Baptiste Durand : encore un peu de "En Attendant Godot" avec ce film très touchant sur l’amitié masculine et la galère dans les petites villes et villages de province. Révélation pour l’acteur Raphaël Quenard que l’on retrouve trois fois dans ce top.
  • "Nayola" de José Miguel Ribeiro : très belle animation pour ce récit de la terrible guerre civile en Angola à travers les yeux de trois femmes : la grand-mère, la mère et la fille.
  • « Saint Omer » première fiction d’Alice Diop connue jusqu’ici pour son travail de documentariste, elle est assistée au scénario par la romancière Marie Ndiaye. Film de procès inspiré de faits réels, le meurtre par une mère noire de son enfant métis, « Saint Omer » met à l’épreuve nos certitudes et nous pousse à réfléchir sur les raisons de ce crime terrible.
  • "About Kim Sohee" de July Jung : d’après une histoire vraie qui a fait beaucoup de bruit en Corée du Sud. Une policière enquête sur la mort d’une lycéenne, broyée par son stage en entreprise. Plongée dans un pays laboratoire des pires politiques néo-libérales.
  • "Yannick" de Quentin Dupieux : au rythme infernal d'un nouveau film tous les 6 mois, on peut dire que les réalisations de Quentin Dupieux sont parfois inégales ou trop vite ficelées. Mais le jeu et la gouaille de Raphaël Quenard (encore une fois) sublime cette comédie à l'humour absurde.

 Suivi d'un top 3 films documentaires

  • « La Très Grande Evasion » de Yannick Kergoat et Denis Robert, journaliste d’investigation qui avait révélé l’affaire Clearstream et qui a fondé récemment le média en ligne Blast. Le film démonte et explique les rouages de ce pillage mondialisé que constitue la fraude fiscale, pillage réalisé avec la complicité active de nos gouvernants qui font voter les lois qui permettent aux grandes fortunes de se soustraire à l’impôt collectif.
  • "Mon pays imaginaire" de Patricio Guzman : le réalisateur chilien, expatrié en France depuis le coup d'état de Pinochet en 1973, continue d'ausculter avec poésie et conviction l'histoire populaire du Chili. Son dernier film s'attache aux grandes manifestations de 2019 qui ont débouché sur la formation d'une assemblée constituante pour en finir avec la constitution de Pinochet.
  • "Mafalda reviens" de Lucia Sanchez raconte l’histoire de cette héroïne, symbole d’un esprit rebelle et anticonformiste célèbre dans le monde entier. Née en 1964 dans un quartier populaire de Buenos Aires sous la plume géniale de Quino, Mafalda incarne le visage des évolutions politiques de l’Amérique latine jusqu’en 1974 à travers des commentaires ironiques et humoristiques sur les inégalités sociales, la censure et l’autoritarisme.

 

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