Une oreille rétrospective sur 2024...

Elles sont là ! Pour tous les goûts (même les plus improbables), pour surprendre, se réjouir, bouger son popotin, ou friser ses oreilles - totalement subjectives, hautement éclectiques, ce sont les top listes annuelles des bibliothécaires ! 

Le top 10 de Yann-Aël

• Dune « Voyage au creux d’un arbre » : deux musiciens de (très) haut vol, Fanny Ménégoz et Raphaël Koerner, qui nous ont fait l’immense plaisir d’un concert à la médiathèque – inoubliable !
• Steve Lehman et l’Orchestre National de Jazz « Ex machina » : une extraordinaire brochette de solistes improvisent avec l’électronique pour partenaire de jeu, mêlant rythmes complexes et exploration de textures sonores inouïes. Notre coup de cœur de l’année !
• Rahman Mammadli « Azerbaijani gitara » : L’exubérance du jeu du luth târ transposé à la guitare électrique et passé à la moulinette électro-kitsch, à grand renforts de distorsion et de nappes de claviers synthétiques. Ou comment ne pas passer inaperçu dans une playlist…
• Jacky Molard-François Corneloup Quartet « Entre les terres » : sans aucun doute, le meilleur album de musique bretonne pouvant être classé au rayon des musiques improvisées.
• Louise Bertin « Faust » : l’œuvre oubliée d’une compositrice française revisitant le romantisme allemand dans un opéra en italien. Une fabuleuse (re)découverte !
• Ensemble Sollazzo « Le chansonnier de Louvain, vol.3 & 4 » : l’exploration, toute en délicatesse et subtilité, d’un recueil de chansons de la fin du XVe siècle, par une des plus remarquables formations spécialistes de musique ancienne.
• Kali Malone « All life long » : une suite de pièces (alternant orgue, ensemble de cuivres et voix), qui mêle polyphonies méditatives et minimalisme ambient.
• Bertrand Chamayou « Cage2 » : superbe relecture, particulièrement vive et colorée, des pièces pour piano préparé que John Cage a écrites pour la danse.
• Ensemble Nguyên Vinh Bao « Vietnam, tradition du sud » : réédition d’un disque faisant la part belle à l’improvisation et à l’art de la variation et de l’ornementation.
• Ragnar Johnson & Jessica Mayer « Spirit cry flutes and bamboo jews harps from Papua New Guinea : Eastern Highlands and Madang » : un double album qui présente la musique de guimbarde et, surtout, l’envoûtante sonorité des flûtes rituelles de Papouasie Nouvelle Guinée, enregistrées dans les années 1970.

RIP : Steve Albini, Barre Philips, Giovanna Marini, Catherine Ribeiro, Wolfgang Rihm.

Le top 5 + 5 d'Emilie

en CD à la médiathèque :

• le violon d’Isabelle Faust chez Benjamin Britten « Violin concerto & chamber works »
• le jazz élégant et efficace du batteur Johnathan Blake « Passage » 
• le mambo londonien du big band New Regency Orchestra 
• la découverte de la sonate en ré mineur (K213) de Scarlatti « Stabat Mater & other works » 
• les expérimentations avec des morceaux d’I.A. dedans de l’Orchestre National de Jazz « Ex machina » 

et en streaming :

• le hip-hop norvégien à l’ancienne d’Ol' Burger Beats « 74 : out of time » 
• la très évocatrice « Symphonie de la forêt » de Rita Strohl
• le jazz suisse de Florian Weiss' Woodism « Inner garden »
• la musique jouée par Andrew DR Abbot pour les patients d’un hôpital psychiatrique « Music for psychiatric wards and fluid structures »
• le rock en trio façon Supergrass des Gallois de The Bug Club « On the intricate inner workings of the system »

Le top 3 "spécial gros son" de Sébastien

• Judas Priest « Invincible Shield »
• Benighted « Ekbom »
• Legion of the Damned « The Poison Chalice »

Le top 6 ensoleillé et chaloupé de Lucas

• The Salmon « The Salmon »
• Dave Guy « Ruby »
• Compilation Soul Jazz Records « Down beat special »
• Khruangbin « A la Sala »
• Zoufris Maracas « Course folle »
• Laurent Bardainne « Eden Beach Club »

Le top 10 de Florian

• Montanita « Dummy Light in the Chaos » - l’un des meilleurs albums de l’année a été fait par des clermontois que nous avions eu le plaisir de découvrir en concert à la médiathèque en 2023. Mélodies et riffs accrocheurs pour une indie pop tantôt rêveuse, tantôt énergique.
• Rocé « Bitume » - fils du résistant et militant anticolonialiste Adolfo Kaminsky, pionnier du rap en France, proche de DJ Mehdi (voir série documentaire Arte immanquable "DJ Mehdi : Made in France"). Après avoir retrouvé et compilé les chants anticolonialistes des années 60 à 80 dans "Par les damné.e.s de la terre", Rocé sort un 5ème album et actualise ses combats. Chef-d’oeuvre !
• Common & Pete Rock « The Auditorium vol. 1 » - Fusion inédite entre Pete Rock le beatmaker qui a façonné le son hip-hop « East Coast » des années 90 entre sample de jazz et soul, et Common, illustre MC représentant le hip-hop jazz. Toujours aussi bon !
• 20syl x Christophe Panzani « Sula Bassana » - en France, c’est le rappeur et beatmaker 20syl qui a fait connaître le hip-hop jazz avec son groupe Hocus Pocus, puis a cartonné dans le Djing et l’electro avec le quatuor C2C. On retrouve toutes ces facettes de son art dans son association avec le jazzman saxophoniste, clarinettiste et flûtiste Christophe Panzani pour cet album solaire principalement instrumental.
• Badbadnotgood « Midspiral » - Ce groupe de jazz canadien s’est formé en 2010 autour d’une passion commune pour le hip-hop et le groove. Mais tout en douceur.
• Charif Megarbane « Marzipan » - premier artiste contemporain sur le label Habibi Funk, spécialisé dans la réédition de trésors cachés venus du Maghreb et du Moyen-Orient, Charif Megarbane multi-instrumentiste libanais et homme-orchestre, nous délivre une pépite de groove oriental.
• Kokoko ! « BUTU » - on augmente sérieusement le tempo et les décibels avec le 2ème album du groupe afro-electro-punk composé de 4 musiciens de Kinshasa aux instruments faits de récup’ de déchets, et d’un beatmaker français. Puissant et hypnotique pour les soirs de fête en transe.
• Kiasmos « II » - 10 ans après, 2ème album commun entre l’islandais Olafur Arnalds et Janus Rasmussen. A la croisée de la techno minimale et du néo-classique, Kiasmos offre une musique contemplative mais rythmée. Impression d’entendre les aurores boréales.
• Bibi Club « Feu de garde » - sous le charme complet de ce duo québecois et de sa dream pop psychédelique. Simple et touchant, naïf sans être gnangnan, leurs chansons font du bien.
• Gwendoline « C’est à moi ça » - retour à une réalité désenchantée au son des synthés de la "cold wave", avec un petit goût de lutte des classes.

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