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Des baisers parfum tabac – Tayari Jones – Presses de la Cité – 2020

Dana Lynn Yarboro est une adolescente vivant dans l’ombre de la première famille de son père. En effet, James Witherspoon est bigame et père de deux filles du même âge dans chaque famille. Depuis dix-sept ans, il cache à Laverne, sa première épouse et Chaurisse, sa fille, qu’il a une deuxième famille. Il prétexte des conférences ou obligations professionnelles pour justifier ses absences hebdomadaires.
En parallèle, Dana et sa mère sont parfaitement conscientes de leur statut d’enfant et d’épouse illégitime. Bien que Gwen accepte totalement ne voir son mari qu’une seule fois par semaine, Dana, elle, supporte de moins en moins de devoir cacher son existence, l’identité de son véritable géniteur et de passer derrière sa sœur car ses choix sont sans cesse remis en question à cause de ceux de cette dernière. En pleine crise d’adolescence, réfléchissant à son avenir après le lycée, elle va alors rencontrer sa sœur et créer un lien avec elle pour vivre ce qu’elle n’a jamais eu : une vie de famille normale. Hélas, les secrets et le comportement de son père, met à mal ses plans…



Tayari Jones nous offre un roman sur une famille particulière, remplie de mensonges et de concessions. D’un côté comme de l’autre : les deux parties souffrent. Laverne et Chaurisse se sentent délaissées face à un homme qui fuit rapidement les conversations et les situations difficiles. Quant à Gwen et Dana, elles vivent par procuration en attente des autorisations d’un mari et d’un père qui fait tout pour ne pas que sa bigamie se sache au détriment de leurs sentiments. Un roman au cœur de l’Amérique des années quatre-vingt où jalousie, envie et déception se croisent. Une fresque sur deux adolescentes en pleine construction qui vont devoir grandir plus rapidement que prévu.

 

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 Ma mère n'a gâché ni mon enfance ni le mariage de qui que ce soit. C'est quelqu'un de bien. Elle m'a préparée. La connaissance, c'est essentiel. C'est pour ça qu'on n'est pas à plaindre. Oui, on a souffert, mais on était conscientes de bénéficier d'un avantage singulier en ce qui concernait le plus important : j'étais au courant pour Chaurisse, alors qu'elle ignorait tout de moi. Ma mère savait à propos de Laverne, alors que celle-ci était persuadée de mener une vie ordinaire. Ni ma mère ni moi n'avons jamais perdu de vue cette donnée fondamentale.