Extraits - Page 2

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Shéhérazade à Copenhague

 

Le roi et l’horloger - Arnaldur Indridason – Métailié - 2023

 

Dans son dernier opus, le maître du polar islandais délaisse son genre de prédilection pour nous conter un épisode de l’histoire nationale.

Un horloger islandais, Jon Sivertsen, installé depuis longtemps à Copenhague se lance dans la restauration d’une horloge tout à fait originale. Ce chef-d’œuvre qui prend la poussière dans une remise du palais royal de Christianborg, a été créé par le célèbre horloger suisse Isaac Habrecht au XVIème siècle.

L’artisan reçoit la visite du roi Christian VII, déclaré fou par sa famille et écarté peu à peu du pouvoir. Commence alors un dialogue entre les deux hommes à la fois sur le chantier de restauration mais aussi sur l’histoire de l’Islande et plus précisément, sur une période assez cruelle où l’on appliquait le « Jugement suprême » : les personnes déclarées coupables d’usurpation de paternité étaient condamnées à mort, dans le but de purger les mœurs quelque peu volages des islandais. Même si le roi est intrigué et touché personnellement par cette histoire, il s’emporte facilement et menace bien des fois Jon Sivertsen de lui retirer le chantier.

 

Pour la rédaction de ce livre, Arnaldur Indridason s’est beaucoup documenté. Au cours de ses recherches, il découvre que Jon Sivertsen a vécu à la même époque que Christian VII. Même si l’horloger et le roi ne se sont jamais rencontrés, tout le reste est véridique. Isaac Habrecht, créateur de l’horloge astronomique de Strasbourg, a bien réalisé des horloges musicales à automates dans le reste de l’Europe, y compris à Copenhague.

L’auteur construit son récit sur le modèle des Mille et une nuits : Shéhérazade conte des histoires au sultan pour sauver sa vie, quand Jon doit faire le récit de son histoire familiale pour avoir le droit de finir la restauration de l’horloge. Les rencontres avec le roi, ou les autres personnes de son entourage, sont entrecoupées par les épisodes de l’histoire de l’horloger dans cette Islande du XVIème siècle. Les sautes d’humeur du roi et les inquiétudes de ses proches relancent la tension du récit tragique de Jon Sivertsen. Tout tourne autour du père, dans la relation avec le fils, de sa place, de son rôle dans l’éducation, que l’on soit en haut de l’échelle sociale ou issu des classes populaires.

 

Laurène

 

Pour aller plus loin :

Extrait lu du livre

 

L’horloge astronomique de la cathédrale de Strasbourg par Isaac Habrecht

 

Pour réserver ce document : cliquer ici

 

 

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Shéhérazade à Copenhague

 

Le roi et l’horloger - Arnaldur Indridason – Métailié - 2023

 

Dans son dernier opus, le maître du polar islandais délaisse son genre de prédilection pour nous conter un épisode de l’histoire nationale.

Un horloger islandais, Jon Sivertsen, installé depuis longtemps à Copenhague se lance dans la restauration d’une horloge tout à fait originale. Ce chef-d’œuvre qui prend la poussière dans une remise du palais royal de Christianborg, a été créé par le célèbre horloger suisse Isaac Habrecht au XVIème siècle.

L’artisan reçoit la visite du roi Christian VII, déclaré fou par sa famille et écarté peu à peu du pouvoir. Commence alors un dialogue entre les deux hommes à la fois sur le chantier de restauration mais aussi sur l’histoire de l’Islande et plus précisément, sur une période assez cruelle où l’on appliquait le « Jugement suprême » : les personnes déclarées coupables d’usurpation de paternité étaient condamnées à mort, dans le but de purger les mœurs quelque peu volages des islandais. Même si le roi est intrigué et touché personnellement par cette histoire, il s’emporte facilement et menace bien des fois Jon Sivertsen de lui retirer le chantier.

 

Pour la rédaction de ce livre, Arnaldur Indridason s’est beaucoup documenté. Au cours de ses recherches, il découvre que Jon Sivertsen a vécu à la même époque que Christian VII. Même si l’horloger et le roi ne se sont jamais rencontrés, tout le reste est véridique. Isaac Habrecht, créateur de l’horloge astronomique de Strasbourg, a bien réalisé des horloges musicales à automates dans le reste de l’Europe, y compris à Copenhague.

L’auteur construit son récit sur le modèle des Mille et une nuits : Shéhérazade conte des histoires au sultan pour sauver sa vie, quand Jon doit faire le récit de son histoire familiale pour avoir le droit de finir la restauration de l’horloge. Les rencontres avec le roi, ou les autres personnes de son entourage, sont entrecoupées par les épisodes de l’histoire de l’horloger dans cette Islande du XVIème siècle. Les sautes d’humeur du roi et les inquiétudes de ses proches relancent la tension du récit tragique de Jon Sivertsen. Tout tourne autour du père, dans la relation avec le fils, de sa place, de son rôle dans l’éducation, que l’on soit en haut de l’échelle sociale ou issu des classes populaires.

 

Laurène

 

Pour aller plus loin :

Extrait lu du livre

 

L’horloge astronomique de la cathédrale de Strasbourg par Isaac Habrecht

 

Pour réserver ce document : cliquer ici

 

 

Extraits

 

« Le temps s’était arrêté. Le chef-d’œuvre façonné à la gloire de Dieu et de la Vierge Marie deux cents ans plus tôt n’avait, de mémoire d’homme, jamais sonné les heures du jour et de la nuit, ni indiqué les phases de la lune ou la course des planètes. Ce butin de guerre acquis lors d’un conflit oublié depuis longtemps reposait sous une épaisse couche de poussière dans une remise du palais royal de Christianborg, les monarques et leurs règnes avaient jadis convoqué les savants et maîtres ouvriers les plus brillants pour examiner cette horloge et tenter de restaurer son mécanisme, mais tous avaient fini par renoncer, convaincus qu’en dépit de sa grande beauté, plus jamais elle ne sonnerait les heures ni n’afficherait les mouvements des corps célestes. »

 

« Le roi Christian VII réagit comme il le faisait parfois lorsqu’il était pris d’un accès de colère à l’encontre de ses conseillers et domestiques, et laissa éclater un rire tonitruant. Les propos de ce misérable horloger sur Sa Majesté Frédéric V, son père, censé avoir fait exécuter des innocents, l’avaient tellement interloqué qu’il hésitait à abattre sur la tête de Jon sa bouteille de Madère ou appeler ses gardes pour le faire fouetter sur-le-champ. Jamais de tout son règne il n’avait été témoin de pareille impudence. Crétin d’Islandais ! Porc d’horloger !

-C’est… c’est de la haute trahison ! hurla-t-il en jetant un regard noir à Jon Sivertsen, qui baissait de nouveau la tête en s’attendant au pire. »