Une épopée maritime
De larmes et d’écume, De Stéphane Michaka, aux éditions PKJ
New York, 1872, Elsie monte à bord de la goélette La Mary Céleste. Elle fuit visiblement quelque chose ou quelqu’un. Pendant la traversée vers l’Europe, elle sera la nounou de la fille du capitaine, un prétexte trouvé in extremis. Elle écrit jour après jour son journal de bord, racontant le mauvais temps et les évènements qui se succèdent dans le quotidien du bateau. Elle parle aussi de cette cargaison encombrante : un millier de barriques, des tonneaux sur lesquels sont inscrits « ALCOOL ».
Environ un mois plus tard, John Johnson, capitaine du Dei Gracia, qui a quitté le port de New York quelques jours auparavant, aperçoit une goélette fantôme, en bon état, mais vide de tout marin. C’est la Mary Céleste ! L’équipage semble être parti précipitamment, abandonnant ses effets personnels, laissant les vivres, et ne prenant aucune des précautions habituelles lorsque l’on doit abandonner un navire.
Londres, 1884, James Finch, 17 ans, enfant des quartiers pauvres passionné par la mer et ses mystères, est embauché à l’Atlantic Mutual, compagnie d’assurance maritime de la City. Il va travailler avec Basil Huntley au bureau des enquêtes. Il se trouve que cette société était l’assureur de la Mary Céleste. Ce dossier tient particulièrement à cœur M. Huntley : depuis onze ans, malgré le fait que le bateau ait été retrouvé, il n’a cessé de chercher des renseignements sur ce qui a pu se passer et sur ce que l’équipage a pu devenir.
Or, un jour, un homme à l’allure de flibustier fait éruption dans le bureau de nos enquêteurs. Il affirme avoir de nouvelles informations sur le Mary Céleste. Il prétend posséder une bouteille qui contiendrait le journal d’une passagère du mystérieux navire, une certaine Elsie. Entendant ce prénom, Basil Huntley semble frappé par la foudre.
Ce récit allie avec brio aventure, enquête et relations humaines. On y croise amour, amitié, estime et arrogance, dans un contexte historique très riche. En effet, d’un côté, les années sombres du commerce des esclaves ne sont pas très loin, de l’autre, tournée vers l’avenir, la révolution industrielle est en marche. A partir de 12 ans.
Marie
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Extrait
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« Un torrent de gouttes fait crépiter les voiles.
Où que je me tourne, je reçois des gerbes d’écume.
On dirait que nous inclinons horriblement et, l’instant d’après, je crois être poussée vers le ciel. Des trépidations sur les planches inondées… Les marins se ruent à leurs postes.
Des éclairs blanchissent les nuages. De doubles, de triples décharges électrisent le ciel. Un jour aveuglant d’un quart de seconde fait sa brèche entre deux nuits. Et le tonnerre fracture les ténèbres. »