Un conseil de lecture ? #47

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Sur les traces du poète disparu

 

 

 

 

Vivonne - Jérôme Leroy - La Table ronde - 2021

Grand prix de l’imaginaire 2022 – Roman francophone

 

Alexandre Garnier, directeur littéraire de la maison d’édition les Grandes Largeurs, assiste impuissant aux ravages causés par un typhon, depuis son bureau situé dans un immeuble, rue de l’Odéon à Paris. Il voit les torrents de boue charrier des cadavres. Il repense alors à son ami Adrien Vivonne, poète qu’il a autrefois édité et qui a disparu depuis 20 ans. Il se sent coupable de la duplicité qu’il a eue à son égard car, jaloux de son talent, il l’éditait pour mieux le contrôler, en espérant que ses textes ne connaissent pas le succès. Aujourd’hui, Alexandre souhaite publier une autobiographie de Vivonne pour réhabiliter son ancien ami.

Cela est d’autant plus urgent que le monde s’écroule. Le chaos règne. Au niveau politique, les islamistes luttent contre le pouvoir central (dirigé par un parti populiste d’extrême droite qu’Alexandre appelle les Dingues), les soldats de la Nation Celte ravagent des régions, les Zadistes leur font face… Le changement climatique est également à l’œuvre : la Californie brûle en permanence et la Hollande est à moitié sous les eaux. Enfin, le stroke (la grande panne informatique mondiale) est annoncée et les cyber-attaques se multiplient. Dans ce contexte délétère, la poésie d’Adrien Vivonne est un petit miracle. À priori, elle permet d’accéder à un autre monde plus apaisé où règne la Douceur. Cela est possible grâce à la Bible de Vivonne intitulée Mille visages. Alexandre Garnier effectue de nombreuses recherches, avec un intérêt qui vire à l’obsession. Il nous dépeint la vie du poète, de son enfance dans la région de Rouen dans les années 1960 jusqu’à son départ de Grèce, début 2030. Il rencontre des personnes qui l’ont bien connu : Amélie, sa sœur, Béatrice, une bibliothécaire de Doncières et Chimène, fille de son amie Estelle Nowak et combattante au sein de la Nation Celte qui a un lien fort et inattendu avec le Poète. Mais qui est réellement Adrien Vivonne : un doux rêveur, à la marge de notre monde et de ses règles ou alors n’est-il pas une figure christique, un nouveau Messie ?

 

Rouennais d’origine, Jérôme Leroy est un poète et romancier. Dans Vivonne, récit dystopique, il nous présente le monde de demain. Mais, est-ce vraiment de la science-fiction ? Ne sommes-nous pas, déjà, entrés dans ce monde-là ?
Dans un ouvrage d’une écriture riche, avec de nombreuses références musicales (chansons des années 1960 à nos jours), littéraires (John Brunner, Le Troupeau Aveugle ; Rimbaud, L’Eternité ; Valery-Larbaud, Fermina Márquez, entre autres), cinématographiques (Soleil Vert, Dans la Ville Blanche) et picturales (Paul Rebeyrolle, par exemple), nous suivons le parcours de Vivonne, personnage absent du roman, dont l’histoire est uniquement décrite par ceux qui l’ont connu. L’élément fantastique est ici le passage vers un autre univers où règne la paix. La douceur peut se décrire comme un mode de vie hors du temps, dans une éternité ensoleillée, avec une harmonie et un amour de tout ce qui vit. Tout simplement, le message de Vivonne est le suivant : nous allons devoir nous adapter au monde qui vient, supprimer nos comportements consuméristes, apprendre à devenir résilients et retourner à la nature.

 

Sébastien

 

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Jérôme Leroy vous présente son ouvrage :

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Vivonne - Jérôme Leroy - La Table ronde - 2021

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Alexandre Garnier, directeur littéraire de la maison d’édition les Grandes Largeurs, assiste impuissant aux ravages causés par un typhon, depuis son bureau situé dans un immeuble, rue de l’Odéon à Paris. Il voit les torrents de boue charrier des cadavres. Il repense alors à son ami Adrien Vivonne, poète qu’il a autrefois édité et qui a disparu depuis 20 ans. Il se sent coupable de la duplicité qu’il a eue à son égard car, jaloux de son talent, il l’éditait pour mieux le contrôler, en espérant que ses textes ne connaissent pas le succès. Aujourd’hui, Alexandre souhaite publier une autobiographie de Vivonne pour réhabiliter son ancien ami.

Cela est d’autant plus urgent que le monde s’écroule. Le chaos règne. Au niveau politique, les islamistes luttent contre le pouvoir central (dirigé par un parti populiste d’extrême droite qu’Alexandre appelle les Dingues), les soldats de la Nation Celte ravagent des régions, les Zadistes leur font face… Le changement climatique est également à l’œuvre : la Californie brûle en permanence et la Hollande est à moitié sous les eaux. Enfin, le stroke (la grande panne informatique mondiale) est annoncée et les cyber-attaques se multiplient. Dans ce contexte délétère, la poésie d’Adrien Vivonne est un petit miracle. À priori, elle permet d’accéder à un autre monde plus apaisé où règne la Douceur. Cela est possible grâce à la Bible de Vivonne intitulée Mille visages. Alexandre Garnier effectue de nombreuses recherches, avec un intérêt qui vire à l’obsession. Il nous dépeint la vie du poète, de son enfance dans la région de Rouen dans les années 1960 jusqu’à son départ de Grèce, début 2030. Il rencontre des personnes qui l’ont bien connu : Amélie, sa sœur, Béatrice, une bibliothécaire de Doncières et Chimène, fille de son amie Estelle Nowak et combattante au sein de la Nation Celte qui a un lien fort et inattendu avec le Poète. Mais qui est réellement Adrien Vivonne : un doux rêveur, à la marge de notre monde et de ses règles ou alors n’est-il pas une figure christique, un nouveau Messie ?

 

Rouennais d’origine, Jérôme Leroy est un poète et romancier. Dans Vivonne, récit dystopique, il nous présente le monde de demain. Mais, est-ce vraiment de la science-fiction ? Ne sommes-nous pas, déjà, entrés dans ce monde-là ?
Dans un ouvrage d’une écriture riche, avec de nombreuses références musicales (chansons des années 1960 à nos jours), littéraires (John Brunner, Le Troupeau Aveugle ; Rimbaud, L’Eternité ; Valery-Larbaud, Fermina Márquez, entre autres), cinématographiques (Soleil Vert, Dans la Ville Blanche) et picturales (Paul Rebeyrolle, par exemple), nous suivons le parcours de Vivonne, personnage absent du roman, dont l’histoire est uniquement décrite par ceux qui l’ont connu. L’élément fantastique est ici le passage vers un autre univers où règne la paix. La douceur peut se décrire comme un mode de vie hors du temps, dans une éternité ensoleillée, avec une harmonie et un amour de tout ce qui vit. Tout simplement, le message de Vivonne est le suivant : nous allons devoir nous adapter au monde qui vient, supprimer nos comportements consuméristes, apprendre à devenir résilients et retourner à la nature.

 

Sébastien

 

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Extraits

« La grande affaire de Vivonne n’est même pas de remonter le temps, c’est d’en sortir, comme on sort d’une maison qui s’effondre sur vous. Tout vieux lecteur que je suis, ce poète m’a donné, ce qui est rare, l’impression physique que c’était possible. […] A se plonger dans Les Filles de Vassivière, par moments, on voit cette porte au fond du jardin, dont il parle si souvent. Il lui suffirait de quelques pas pour passer de l’autre côté, pour toujours. (p. 83). »

 

« Elle avait cherché Madeleine Delcourt dans la chambre, dans la petite salle de bains, puis dans tout l’EHPAD […]. Elle était bien consciente de l’absurdité de la chose puisqu’il était difficile d’imaginer une centenaire avec le col du fémur fracturé jouer les filles de l’air […]. La seule chose qu’avait remarquée Samira Aki dans la chambre vide, c’était le livre de Vivonne, Mille Visages. Il était ouvert et encore tiède des mains de la vieille dame. […].

- C’est idiot, mais quand j’ai jeté un coup d’œil au dernier texte qu’elle avait lu, j’ai eu l’impression de la voir dans le texte. » (p.193-194). »

 

« J’ai vu disparaitre beaucoup d’Amis, le plus souvent par évaporation en lisant Adrien […]. Ce phénomène, dans la Douceur, on a fini par l’appeler l’Eclipse, pour simplifier. Les éclipsés, d’après les Amis, ne sont pas morts. On ne les voit plus, ce n’est pas la même chose. Cette idée m’apaise. Cela veut dire que même si la Douceur est un jour attaquée, elle existera encore ailleurs, elle existera dans un nombre infini d’univers […].  (p. 386). »