Qu'ont retenu les bibliothécaires de leurs petits et grands écrans cette année ?
Séries, fictions et documentaires, blockbusters et raretés, nouveautés et rééditions inédites, voilà nos sélections, subjectives autant qu'éclectiques.
Le Top DVD 2022 d'Emilie :
- First Cow, de Kelly Reichardt
- Drive My Car, de Ryusuke Hamaguchi
- Le Sommet des dieux, de Patrick Imbert
- La Légende du roi crabe, d'Alessio Rigo de Righi & Matteo Zoppis
- Contes du hasard et autres fantaisies, de Ryûsuke Hamaguchi
- L’Etang du démon, de Masahiro Shinoda
- The Card Counter, de Paul Schrader
- Meilleur blockbuster raté : Mourir peut attendre, de Cary Joji Fukunaga
- Limbo, de Ben Sharrock
- Pour quelques scènes virtuoses : La Loi de Téhéran, de Saeed Roustaee
- Meilleur western pour celles qui n’aiment pas les westerns : Deadwood (série)
- Meilleure séquence d’ouverture : Le Crime de l’Orient-Express, de Sidney Lumet
Le Top DVD 2022 de Florian :
Dans la catégorie "Les films avec Marina Foïs " :
- « As Bestas » de Rodrigo Sorogoyen
- « La Fracture » de Catherine Corsini
- Mentions honorables pour les deux comédies "Barbaque" de Fabrice Eboué et "L'année du requin" de Ludovic et Zoran Boukherma
Dans la catégorie "Palme du plagiat réussi" :
- « Coupez !" de Michel Hazanavicius, remake très fidèle et néanmoins hilarant du film japonais « Ne coupez pas ! » de Shin'ichirō Ueda (également disponible dans nos bacs)
Dans la catégorie "Palme du film de super-héros bio sans Marvel, sans DC et sans OGM" :
- L'enfance d'un super-vilain avec "The Innocents" d'Eskil Vogt
- Les Freaks Men contre les fascistes avec "Freaks out" de Gabriele Mainetti
- Les prolos ces super-héros du quotidien avec Laure Calamy dans "A plein temps" d'Eric Gravel
Dans la catégorie "Palme de la série historique et musicale" :
- "Le Monde de demain" sur la naissance du mouvement hip-hop français à Paris dans les années 1980
Dans la catégorie "Un brin d'humanité et un pas de côté pour soulager les douleurs et les peurs" :
- "Une vie démente" d'Ann Sirot & Raphaël Balboni
- "Viens je t'emmène" d'Alain Guiraudie
Dans la catégorie "Cours de rattrapage" :
- A défaut de pouvoir nous procurer le film "Don't look up : Déni Cosmique" d'Adam McKay, nous avons pris son précédent "The Big Short : Le casse du siècle" en guise de cours de rattrapage sur la crise des subprimes. Toujours d'actualité.
Les pépites & curiosités cinématographiques de Yann-Aël :
Cinq gros coups de cœur pour ouvrir le bal :
- "Bad luck banging or loony porn" de Radu Jude
Une sex-tape, une dérive urbaine au cours de laquelle s’étale le règne de la marchandise, un inventaire de la bêtise en forme d’abécédaire, et une farce grand-guignolesque qui rappelle que, malheureusement, Walter Benjamin, Hannah Arendt et Siegfried Kracauer sont de bien peu de secours face à la haine des imbéciles.
- "Bruno Reidal" de Vincent Le Port
Strictement basée sur ses propres confessions, l’histoire de Bruno Reidal, paysan du Cantal et jeune séminariste, serial-killer en puissance qui ne tua qu’une fois.
- "La légende du Roi-Crabe" d’Alessio Rigo de Righi & Matteo Zoppi
De nos jours, une tablée de chasseurs évoquent l’histoire légendaire d’un barbu hirsute, ivrogne et révolté dans l’Italie du XIXe siècle, qui se termine en chasse au trésor en Terre de Feu.
- "Sous le ciel de Koutaïssi" d’Alexandre Koberidze
En Géorgie, une histoire d’amour et une malédiction, une équipe de film à la recherche de couples, des enfants qui jouent au foot, des chiens captivés par la Coupe du monde : deux heures et demi de pure grâce et un premier film éblouissant.
- "First cow" de Kelly Reichardt
Un western sans duel en forme d’escapade mélancolique, où l’on découvre les meilleurs beignets de tout le nord-ouest américain.
Ajoutons tout de même une mention honorable au Journal de Tûoa de Miguel Gomes & Maureen Fazendeiro, au Memoria d’Apichatpong Weerasethakul et, sur un mode mineur, à Piccolo corpo de Laura Samani (entièrement joué en dialectes vénète et frioulan, un premier film aux allures de fioretti, non sans maladresses mais sensible et illuminé par la présence de l’actrice principale, belle et forte comme une madone de Piero della Francesca) et à Une vie démente d’Ann Sirot et Raphaël Balboni.
Et comme ma sélection se révèle décidément placée sous le signe de la dérive, de l’utopie et de l’improbable, autant continuer du côté des documentaires :
- "Club Antonin Artaud, expériences cinématographiques en milieu psychiatrique 1975-2005"
Un coffret assez extraordinaire, quelque part entre art brut et (critique de la) psychiatrie.
- "Charles Fourier, l’utopie réelle par Simone Debout"
Parce qu’on reprendrait bien un zeste d’intelligence et d’imaginaire politique ludique, festif et passionné.
- "Œuvres cinématographiques complètes" de Guy Debord
Pour la mélancolie qui sourd déjà dans « Sur le passage de quelques personnes à travers une assez courte unité de temps », pour la féroce amertume de « In girum imus nocte et consumimur igni » - et bien sûr pour les premières phrases de « La société du spectacle ».
- "Diaries, notes and sketches" de Jonas Mekas
Des journaux filmés qui formeraient un pont improbable entre l’impressionnisme d’un Monet, les carambolages Dada, et l’improvisation libre du jazz.