Clic-clac, les imagiers photos
Prendre son temps, regarder les photos une à une, prononcer un mot, deux mots, et tourner la page, puis revenir en arrière, tenir le livre à l’envers, pointer du doigt le petit détail, découvrir des choses qu’on n’a pas encore vues « en vrai » et tout simplement partager, voici ce que permettent les imagiers photographiques à notre tout-petit.
Initialement pensés pour développer le langage et le vocabulaire des enfants, les imagiers ont su sortir du cadre établi. Mais ils leur permettent toujours d’observer, de nommer, d’organiser leurs découvertes et le monde qui les entoure.
L’enfan
t peut ainsi observer toutes sortes d’animaux surpris dans leur milieu naturel : un gorille, une coccinelle, une poule, un caméléon en plein déjeuners, un ours blanc, un koala, une tortue en plein sommeil. Il peut détailler les feuilles du baobab ou du mimosa, ainsi que l’arbre vu sous un angle original et immersif. Parfois, les photos d’animaux qui lui plaisent tant deviennent prétexte pour découvrir des concepts comme les couleurs, la météo ou les formes, tel cet éléphant sous l’averse ou cette étoile de mer étonnamment bleue. Tout cela est proposé dans la très belle collection « Mon imagier photo découverte » chez La Martinière jeunesse : souvent une seule photo par double page, un texte court ou juste quelques mots.
Parfois la photographie s’accompagne d’un texte chantant à la manière d’une comptine : c’est le format adopté par « Les animinis » chez Mango jeunesse. L’enfant se passionnera ainsi pour la sauterelle ou le hibou vu en gros plan, et y reviendra encore et encore.
On retrouve la thématique des couleurs illustrées dans le livre Couleurs de Solotareff aux éditions de L’école des loisirs.
Et comment résister à l’album Beaucoup de beaux bébés de David Ellwand, qui nous présente en noir et blanc des portraits de bébés, « bébé qui pleure », « bébé chevelu »… ?
Il est également possible de présenter à son enfant des imagiers encore plus surprenants avec les livres de Caty Couprie et Antonin Louchard aux éditions Thierry Magnier, qui allient la photo et le dessin pour proposer un ensemble tout en images, laissant libre court à l’imagination de chacun.
Les livres de Tana Hoban montraient déjà le chemin en invitant à réfléchir sur les photos mises côte à côte, allant au-delà de la simple observation. Ainsi, dans Des couleurs et des choses, quatre objets sont présentés par page : trois sont de la même couleurs, le dernier se distingue et attire nécessairement l'attention. Dans Exactement le contraire, deux images proches sont présentées en regard, mais avec le sujet mis dans des situations différentes.
Et si la photo se mettait au service du jeu ? Un très gros plan nous invite à deviner ce qu’il y a autour. On réfléchit ensemble, on pense avoir trouvé, l’enfant soulève le rabat, et ça y est, on sait ! C’est le thème de la collection « Ouvre l’œil » de Milan. On y retrouve notamment les titres A qui sont ces yeux ?, Ramène ta fraise!, ou encore Tu pousses un peu ! qui promettent des moments très drôles avec les enfants.
Et puis petit à petit, bébé grandit. Avant de devenir illustration de documentaires plus détaillés, la photo trouve toujours sa place, cette fois pour illustrer le monde dans les albums de la collection « Le tour du monde » de Milan
jeunesse. Il s’agit ici de découvrir les écoles, les mamans, les merveilles de pays lointains ou tout proches, d’autres cultures, avec juste deux lignes pour savoir où l’image nous emmène. Les photos sont esthétiques, les thèmes abordés sont toujours concrets pour les enfants et liés à leur quotidien.
Enfin, les photos serviront de support pour faire découvrir les lettres et les sons avec Mon imagier photo d’A. Menut et M. Desortiaux, aux éditions Hatier.
Un répertoire d'images et de rêve aura ainsi petit à petit pris sa place dans la boîte à outils de notre enfant.
Marie
