Un brin de poésie au milieu du monde
Les Ronces- Cécile Coulon – le Castor astral – 2021
Cécile Coulon est une écrivaine locale, née à Clermont-Ferrand, qui s’est d’abord fait connaître en tant que romancière. Les Ronces est son premier recueil de poésie, récompensé notamment par le prix « Révélation de Poésie » de la Société des Gens De Lettres en 2018.
Des vers libres, peu de rimes mais tant de vie ! Voici la première impression que l’on a après avoir lu quelques pages. Mais après tout, comment lire la poésie ? S’il y a bien un genre qui appelle à une lecture et une analyse personnelle c’est celui-là…qu’à cela ne tienne, il est des ressentis que l’on peut tout de même partager.
Tout d’abord, quelle façon originale de commencer un recueil lyrique par une rencontre dans un fast-food, sur fond d’odeur de friture et de cheveux mouillés. Et pourtant, l’alchimie opère, les mots coulent et résonnent. Puis les poèmes se succèdent, tantôt mélancoliques, tantôt doux-amers, et parfois légers. On comprend l’attachement de la poétesse pour l’endroit où elle a grandi, sa nostalgie, les souffrances vécues mais également les éclairs de bonheur.
Pas de métaphores à rallonges : ses mots sont simples, profonds et visent toujours juste. Pas non plus de mises en scène épiques ou d’artifices, c’est dans le quotidien et la vie « à l’état brut » que Cécile Coulon trempe sa plume. Elle parvient ainsi à faire ressortir toute la poésie de ces moments souvent qualifiés de routiniers.
Enfin, c’est également une célébration de l’amour, sous ses différentes formes et avec ses écueils. On retiendra particulièrement, petite préférence personnelle, « Ton poème ».
Quel meilleur titre que Les Ronces pour cet ensemble de poèmes qui piquent, s’entrelacent et jaillissent en toute liberté ? Pour peu que l’on se laisse emporter par leur lecture, on peut même en apercevoir les fleurs.
Heïdi
Pour aller plus loin:
Présentation du recueil par Cécile Coulon :
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Extrait
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Chacun possède sa nuit, la nôtre est malade,
pâle et superbe comme un désert de neige,
recroquevillée sur elle-même.
Chacun possède sa nuit et parfois
j’envisage de m’enfuir dans la tienne.