Une leçon de courage et de dépassement de soi
Dans la maison de mon père - Joseph O’ Connor - Rivages - 2024
Décembre 1943, Rome est occupée par les Allemands. Le chef de la Gestapo, Paul Hauptmann règne par la terreur. Les privations, le froid, la faim sont partout. Hugh O’ Flaherty est un prêtre irlandais rattaché au Vatican. Contre les consignes de son plus haut supérieur, il se lance dans l’entreprise folle d’organiser l’évasion de prisonniers alliés et de juifs persécutés. Pour se faire, il improvise un chœur de chambre amateur en réunissant une bande d’amis aussi attachants qu’hétéroclites et maquille en « répétitions » la préparation de leur évasion. Le récit retrace les préparatifs d'une mission d'évasion puis son compte à rebours lors de la nuit de Noël 1943, alors que les filets de la Gestapo se resserrent autour du Saint-Siège.
Cette fiction historique pleine d’humanité rend hommage à Hugh O’ Flaherty et salue son courage et ses exploits. Rebelle et vivant selon ses propres codes moraux, ce prêtre irlandais sauva des milliers de personnes malgré les menaces qui pesaient sur sa vie. Joseph O’ Connor signe un roman immersif et choral où toutes les voix se mêlent avec harmonie et où la ville de Rome joue un personnage à part entière. Il interroge sur notre capacité à nous battre pour le meilleur, à nous engager pour la défense de l’Autre et à désobéir à la foule ou aux monstres.
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Extrait
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Nous n’étions pas le Coro della Sistina mais nous y mettions du cœur. Le Crucifixus de Lotti, le Haec Dies de Byrd. Ugo nous dirigeait, chantant joyeusement avec nous, ténor compétent, mais son approche était sévère. Nous prenions les choses avec sérieux à notre manière. Si le rythme comportait des harmonies, nous répétions avec assiduité à la maison. Il avait clairement expliqué que ces répétitions n’étaient pas des moments de plaisir ou d’apprentissage ; les heures que nous passions ensemble étaient précieuses : elles devaient servir à préparer des projets. Donc, nous devions arriver aux répétitions déjà prêts, connaissant si bien nos partitions que nous puissions chanter sans y penser, tout en consacrant notre esprit à autre chose.