Un conseil de lecture ? #68

Fil d'ariane

mythoaccueil

La mythologie par les femmes

 

 

 

L’odyssée de Pénélope – Margaret Atwood–Flammarion - 2005

Le chant d’Achille – Madeline Miller – Pocket - 2015

Circé – Madeline Miller – Pocket - 2019

 

La mythologie est très souvent une histoire d’hommes racontée par des hommes. Deux auteures contemporaines ont décidé de donner une version plus féminine, voire féministe, de certains épisodes mythologiques, les rendant ainsi plus vivants et modernes. Elles restituent aux personnages leur part d’humanité, reléguant l’intervention divine au second plan. Ce sont des êtres avec des sentiments, des blessures, qui font des choix en leur âme et conscience. Toutes les deux ont exploré, chacune à sa manière, les récits les plus célèbres de l’Antiquité grecque : l’Iliade et l’Odyssée.

 

 

Le Chant d Achille

 

 Madeline Miller s’est intéressée à la vie d’Achille mais par le prisme de son fidèle compagnon Patrocle. De leur jeunesse insouciante dans la campagne de Thessalie à leur destin tragique aux portes de la cité troyenne, nous découvrons l’histoire d’un héros, plus proche de l’homme que du dieu, dont la relation homosexuelle reste taboue. Pourtant, sans la loyauté et un attachement sentimental fort, ni l’un ni l’autre n’auraient dépassé sa condition pour accomplir sa destinée.

Le chant d'Achille

 

 

 

 

Circe

 

 L’auteure nous raconte la vie de Circé, cette sorcière abandonnée et repoussée par les hommes, proche de la nature et des animaux. Bien sûr, elle possède des pouvoirs magiques, mais son plus grand rêve est de vivre parmi les hommes. Elle rêve d’une vie simple. Sa rencontre avec Ulysse lui redonnera espoir en l’amour et lui permettra de devenir mère. En femme accomplie, elle est une figure moderne de la sorcière.

Circé

 

 

 

 

Penelope

 Une autre femme voit son histoire réinterprétée et enrichie : Margaret Atwood fait le portrait de Pénélope, la femme d’Ulysse. Nous savons peu de choses sur elle, mais les auteurs antiques en font autant une femme dévouée à son mari qu’elle attend près de vingt ans, qu’une débauchée qui aurait préféré qu’un prétendant tue son mari pour être libérée de cette île. On la trouve complotiste, orgueilleuse, alors qu’elle essaie avant tout de survivre entourée de jeunes hommes prêts à tout pour prendre le titre de roi d’Ithaque. Dans le récit d’Homère, lors d’une joute pour le trône d’Ithaque, Ulysse se fait reconnaître et abat tous les prétendants ainsi que les servantes qui ont préféré les jeunes à leur vieux roi. Margaret Atwood propose une version totalement différente de cet épisode et fait entendre la voix des servantes à la façon d’un chœur antique.

L'odyssée de Pénélope

 

 

 

Laurène

 

Pour aller plus loin :

Extrait de l'Odyssée :

 

Résumé de l'arrivée d'Ulysse sur l'île de Circé :

 

 

mythoaccueil

La mythologie par les femmes

 

 

 

L’odyssée de Pénélope – Margaret Atwood–Flammarion - 2005

Le chant d’Achille – Madeline Miller – Pocket - 2015

Circé – Madeline Miller – Pocket - 2019

 

La mythologie est très souvent une histoire d’hommes racontée par des hommes. Deux auteures contemporaines ont décidé de donner une version plus féminine, voire féministe, de certains épisodes mythologiques, les rendant ainsi plus vivants et modernes. Elles restituent aux personnages leur part d’humanité, reléguant l’intervention divine au second plan. Ce sont des êtres avec des sentiments, des blessures, qui font des choix en leur âme et conscience. Toutes les deux ont exploré, chacune à sa manière, les récits les plus célèbres de l’Antiquité grecque : l’Iliade et l’Odyssée.

 

 

Le Chant d Achille

 

 Madeline Miller s’est intéressée à la vie d’Achille mais par le prisme de son fidèle compagnon Patrocle. De leur jeunesse insouciante dans la campagne de Thessalie à leur destin tragique aux portes de la cité troyenne, nous découvrons l’histoire d’un héros, plus proche de l’homme que du dieu, dont la relation homosexuelle reste taboue. Pourtant, sans la loyauté et un attachement sentimental fort, ni l’un ni l’autre n’auraient dépassé sa condition pour accomplir sa destinée.

Le chant d'Achille

 

 

 

 

Circe

 

 L’auteure nous raconte la vie de Circé, cette sorcière abandonnée et repoussée par les hommes, proche de la nature et des animaux. Bien sûr, elle possède des pouvoirs magiques, mais son plus grand rêve est de vivre parmi les hommes. Elle rêve d’une vie simple. Sa rencontre avec Ulysse lui redonnera espoir en l’amour et lui permettra de devenir mère. En femme accomplie, elle est une figure moderne de la sorcière.

Circé

 

 

 

 

Penelope

 Une autre femme voit son histoire réinterprétée et enrichie : Margaret Atwood fait le portrait de Pénélope, la femme d’Ulysse. Nous savons peu de choses sur elle, mais les auteurs antiques en font autant une femme dévouée à son mari qu’elle attend près de vingt ans, qu’une débauchée qui aurait préféré qu’un prétendant tue son mari pour être libérée de cette île. On la trouve complotiste, orgueilleuse, alors qu’elle essaie avant tout de survivre entourée de jeunes hommes prêts à tout pour prendre le titre de roi d’Ithaque. Dans le récit d’Homère, lors d’une joute pour le trône d’Ithaque, Ulysse se fait reconnaître et abat tous les prétendants ainsi que les servantes qui ont préféré les jeunes à leur vieux roi. Margaret Atwood propose une version totalement différente de cet épisode et fait entendre la voix des servantes à la façon d’un chœur antique.

L'odyssée de Pénélope

 

 

 

Laurène

 

Pour aller plus loin :

Extrait de l'Odyssée :

 

Résumé de l'arrivée d'Ulysse sur l'île de Circé :

 

 

Extraits

« Mon père était Icare, roi de Sparte. Ma mère était une Naïade. […]. Quand j’étais encore petite, mon père a ordonné qu’on me jette à la mer. De mon vivant, je n’ai jamais trop bien compris pourquoi, mais je crois maintenant qu’un oracle avait prédit que je tisserais son linceul. S’il me tuait d’abord, s’était-il peut-être dit, le linceul en question ne verrait jamais le jour et il vivrait pour l’éternité. C’est ainsi que j’imagine son raisonnement. Dans ce cas, il a voulu me noyer dans le dessein bien compréhensible de se protéger. Il aura mal compris ou encore l’oracle lui-même aura mal compris – les dieux ont la manie de manger leurs mots - , car il s’agissait non pas de son linceul à lui, mais de celui de mon beau-père. Cette prophétie-là s’est avérée, et il est vrai que le tissage de ce linceul m’a plus tard rendu un fier service. » Margaret Atwood, L’Odyssée de Pénélope

 

« Plus tard, Achille dort à côté de moi. L’orage annoncé par Ulysse est arrivé, et le tissu rugueux de la tente tremble sous sa force. J’entends les vagues cinglantes gifler la grève, comme un reproche. Achille remue, et l’air remue avec lui, répandant la douce odeur musquée de son corps. Je pense que c’est ce qui va me manquer. Je pense que je me tuerai plutôt que de vivre dans ce manque. Et je me demande combien de temps il nous reste. » Madeline Miller, Le chant d’Achille

 

« J’appris à tresser mes cheveux en arrière pour qu’ils ne se prennent pas dans chaque branche, et à attacher mes jupes aux genoux pour me protéger des barbes. A reconnaître les différentes fleurs grimpantes et les roses aux couleurs éclatantes, à repérer les libellules brillantes et les anneaux des serpents. […] Le soir, je rentrais dans ma maison. Ses ombres ne me dérangeaient plus, car elles signifiaient que mon père avait déserté le ciel, et que ces heures m’appartenaient. » Madeline Miller, Circé