Un conseil de lecture ? #01

Fil d'ariane

lanoteaméricaineaccueilMeurtres mystérieux chez les Osages

 Pour les passionné(e)s d’histoire américaine ou pour les amateurs de polar

 

La note américaine -  David Grann (Pocket, 2019)

 

 

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Etats-Unis, 1921. Suite aux guerres indiennes, les survivants ont été parqués dans des réserves. Seuls les indiens Osages tirent leur épingle du jeu lorsqu’ils découvrent du pétrole sur leur terre de l’Oklahoma. En faisant état de leur soudaine richesse (ils roulent en voitures, envoient leurs enfants dans les plus prestigieuses universités et surtout engagent des blancs comme domestiques), ils suscitent jalousie et convoitise. Bientôt les membres les plus riches dont la première se nomme Anna Burkardt sont assassinés les uns après les autres. Qui peut bien leur en vouloir ?

David Grann qui est un journaliste du New-Yorker a mené pendant plusieurs années une enquête minutieuse pour livrer un éclairage sur un des pans méconnus ou oubliés de l’histoire américaine. En faisant la lumière sur cette série de meurtres sur la tribu Osage, l’auteur nous raconte la conquête de l’ouest par la violence des guerres et les déplacements des peuples amérindiens dans des réserves ; le racisme et la cupidité des blancs qui n’hésitent pas à mettre sous tutelle cette riche communauté, la jugeant soit disant incapable de gérer seule sa fortune.

Il insiste sur l’indifférence générale quant à cette série de meurtres jusqu’à ce que l’état fédéral ne soit obligé de s’en mêler. On assiste alors à la naissance du BOI (qui va bientôt devenir le FBI) avec à sa tête le jeune et déjà ambitieux Edgar Hoover. Celui-ci dépêche alors des enquêteurs intègres qui vont se servir des dernières avancées de la police scientifique pour résoudre cette affaire. La note américaine n’est pas un roman, mais on le dévore comme un thriller.


Bonne nouvelle, Martin Scorsese prépare une adaptation de ce livre avec dans les rôles principaux ses deux acteurs fétiches Leonardo Di Caprio et Robert de Niro. On l’attend avec impatience

 
 Martine

 

 Extrait : 

À partir de 1877, il n’y eut presque plus de bisons à chasser – les autorités ayant vivement encouragé les colons à les exterminer sachant bien que, selon les termes d’un officier de l’armée, « chaque bison mort est un Indien en moins ». La politique du gouvernement était passée du confinement à l’assimilation forcée, et les représentants gouvernementaux essayaient de plus en plus de convaincre les Osages d’aller à la messe, de parler anglais, et de couvrir leurs corps de vêtements en fibres végétales.
Le gouvernement leur devait encore de l’argent pour les terres du Kansas, mais il refusait de s’acquitter de sa dette tant que les hommes en pleine possession de leurs moyens, comme Ne-kah-e-se-y, refuseraient de cultiver leurs terres ; et lorsqu’ils cédèrent le gouvernement voulut payer sa dette sous forme de vêtements et de rations alimentaires. Un chef protesta : « Nous ne sommes pas des chiens qu’il faut venir nourrir. »

 

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