C'est toi ou moi !
Am stram gram – M. J. Arlidje – 10/18, 2018
Jusqu'où irions-nous pour rester en vie ? Serions-nous capable de tuer l'homme qu'on aime, son patron, son avocat, son ami ou même son enfant ? C'est malheureusement la question que vont devoir se poser les victimes du roman de M. J. Arlidge "Am stram gram". Sans comprendre pourquoi, ils sont séquestrés et se retrouvent enfermés dans un lieu clos d'où ils ne peuvent s'échapper. Sans eau ni nourriture, ils n'ont à portée de main qu'un flingue, une seule balle et un téléphone portable qui délivre un message on ne peut plus clair : "Vous devez tuer pour vivre. C'est le prix de votre liberté".
Am Stram Gram Teaser from Prodeine Films on Vimeo.
Bien sûr, au début, personne n'accepte cette issue fatale, mais la faim, le froid, la peur s'intensifient au fil des jours. Et bientôt l'instinct de survie est plus fort que tout et c'est chacun pour soi. "Pic et pic et colegram, bour et bour et ratatam, am stram, gram…. Mais comme le roi ne le veut pas ce ne sera pas toi ! ". Alors c'est la mort pour les uns et la liberté pour les autres. Mais la survie et la délivrance ont un goût bien amer pour les rescapés, ravagés par le poids de la culpabilité.
Helen Grace, commandant de la police de Southampton est chargée de l'enquête. Helen est un flic tenace, dure à cuire mais torturée par un passé chaotique, du moins le suppose-t-on au vu de son comportement parfois déviant. Elle peine à dénouer les fils de cette histoire, car bientôt, l'affaire se complique. Ce tueur ne serait-il pas une tueuse ? Et si elle ne frappait pas au hasard, mais alors quelle est le rapport entre toutes ses victimes ? Et surtout pourquoi un tel scénario ? Est-elle juste sadique ou animée par un très fort désir de vengeance ? Il va falloir à Hélène toute sa perspicacité pour découvrir qui est cette criminelle ayant imaginé un scénario aussi diabolique que pervers.
Am stam gram est un polar très efficace construit avec des chapitres courts, rythmés, qui passent en alternance des deux personnes piégées aux enquêteurs, puis du survivant à ces mêmes enquêteurs. M. J. Arlidge sait nous entraîner dans un univers noir et brutal. Pour les amateurs du genre.
Martine
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Extrait
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Sam dort. Je pourrais le tuer là, maintenant. Son visage n'est pas tourné vers moi : ce ne serait pas difficile. Se réveillerait-il si je bougeais ? Essaierait-il de m'arrêter ? Ou serait-il simplement soulagé que ce cauchemar finisse ?
Je ne peux pas penser des choses pareilles. Il faut que j'essaie de me rappeler ce qui est vrai, ce qui est bon. Mais quand on est prisonnier, les jours paraissent sans fin et l'espoir est le premier à mourir. Je me creuse la tête en quête de souvenirs joyeux susceptibles de repousser les idées noires : ils sont de plus en plus durs à convoquer.
Nous ne sommes là que depuis dix jours (onze ?) , et pourtant la vie normale ressemble déjà à un souvenir lointain.