"Balcon-finement- sur rue"
Vingt-sixième jour de traversée...
Au moment où je prends la plume, jamais le monde des oiseaux ne m'avait semblé si présent. Calé sur mon transat de fortune, les yeux clos, je m'ouvre aux chants multiples, foisonnants, de la planète aviaire locale : au loin, un coq têtu s'époumone tandis qu'une nuée de moineaux tout proches ne cesse de proclamer le printemps, dans tout son éclat ! Les ailes des passereaux vrombissent comme autant de moteurs d'avions centenaires...
Un chantier de nidification en cours s'active dans le chéneau en surplomb du quatrième.
Tiens ! Un bourdon tout proche entame un solo au milieu de cette symphonie de pépiements, de cris et de phrases complexes de merles enamourés. Autre passage de charpentiers volants... Je n'entends plus le vol du bourdon. Sans doute gobé par l'un des becs en joie !
Je rouvre les yeux, surpris de cette troublante réalité.
Alain M.