D’origine à l’adaptation
Au-revoir là-haut / Pierre Lemaitre
Ce roman de Pierre Lemaitre publié en 2013, a reçu plusieurs récompenses littéraires parmi lesquelles : le prix Goncourt 2013 ; le prix roman France télévision 2013 ; le meilleur roman français 2013 décerné par le magazine Lire.
Résumé
Au sortir de la Première Guerre mondiale, deux anciens Poilus - Édouard Péricourt (dessinateur issu de la haute bourgeoisie) et Albert Maillard (modeste comptable) – vont prendre part à une fracassante escroquerie. Le 9 novembre 1918, Albert est témoin d'un crime : le lieutenant Henri d’Aulnay-Pradelle, aristocrate arriviste qui veut gagner ses galons de capitaine, parvient à lancer une dernière offensive en faisant croire que les Allemands ont tué deux de ses hommes éclaireurs, mais Albert a compris que c'est son lieutenant qui leur a tiré une balle dans le dos. Pendant l'offensive, Pradelle, se voyant démasqué, pousse Albert dans un trou d’obus, ce dernier se retrouve alors enterré vivant. Édouard sauve Albert d’une mort atroce au prix de sa défiguration par un éclat d’obus, faisant de lui une gueule cassée, alors qu'Albert, traumatisé, devient paranoïaque.
Albert et Édouard vivent en laissés-pour-compte et décident de se venger de l'ingratitude de l’État en mettant au point une escroquerie base sur le patriotisme. Ils vendent aux municipalités des monuments aux morts fictifs. Quant au lieutenant Pradelle, il profite des nombreux morts inhumés dans des tombes de fortune sur le champ de bataille pour signer un contrat avec l’État qui prévoit de les inhumer à nouveau dans des cimetières militaires…
Fiction ou réalité ?
Si l'arnaque des monuments aux morts est inventée par l'auteur, celle du trafic des cercueils se base sur une réalité historique. A la fin de la Première Guerre mondiale, la majorité des familles endeuillées souhaite exhumer le corps de leur parent mort au feu afin de l’inhumer dans le cimetière communal mais le gouvernement interdit cette pratique par souci d'hygiène, d'économie et pour ne pas mettre en danger l’intégrité et l'identité des cadavres. Bravant cette interdiction, ces familles le font elles-mêmes ou par des intermédiaires. Le développement de cette pratique illicite dans les années 1919 et 1920 incite le ministère de l'Intérieur à prendre des décisions, oscillant entre prévention et répression, jusqu'à la loi du 31 juillet 1920 qui prévoit que la totalité des frais de transfert autorisé des corps de soldats morts sont désormais à la charge de l’État.
Cette bande dessinée parue en 2015 adapte fidèlement le roman de Pierre Lemaitre qui en a suivi la publication et a travaillé avec l’illustrateur Christian de Metter pour donner un coup de crayon à ses personnages.
Les BD sont disponibles dans les médiathèques de l’Orangerie et de Bellerive.
Ce film, réalisé par Albert Dupontel et sorti en 2017, est une autre adaptation du roman de 2013.
Il obtient la consécration lors de la 43ème cérémonie des Césars en 2018 avec :
- le César du meilleur réalisateur
- le César de la meilleure adaptation
- le César des meilleurs décors
- le César des meilleurs costumes
- le César de la meilleure photographie
Synopsis :
En novembre 1920, Albert Maillard est interrogé par un officier de la Gendarmerie française, au Maroc. À travers son témoignage, il raconte la fin de sa participation à la Première Guerre mondiale, sa rencontre avec Édouard Péricourt, fils de bonne famille parisienne défiguré lors du conflit. Ensemble, ils montent une opération d'escroquerie. L'histoire suit également Henri d'Aulnay-Pradelle, leur ancien lieutenant va-t-en guerre devenu lui aussi escroc et qui est parvenu à intégrer la famille Péricourt, dont le patriarche règne sur la classe politique parisienne...
N’hésitez pas à (re)découvrir cette œuvre sous ses différents supports (livre, BD, DVD) : ils sont présents sur le réseau des médiathèques !
K. Le Cornec