Le vagabond qui a créé Yosemite
J’aurais pu devenir millionnaire, j’ai choisi d’être vagabond - Alexis Jenni - Paulsen Editions - 2020
Les premières années de la vie de John Muir sont rudes, en Ecosse, avec un père presbytérien pour qui la Bible, est le seul livre et le travail, la seule valeur. Mais une fois ses devoirs accomplis, John Muir s’échappe avec ses copains ou dans d’autres lectures. En 1848, la famille décide de partir aux Etats-Unis. Il travaille alors à la ferme familiale et ne met pas les pieds à l’école. Puis, il quitte le domicile parental, se découvre inventeur de génie et crée des machines innovantes pour l’époque. Une grande carrière ainsi que la fortune semblent s’offrir à lui mais il y renonce pour parcourir le pays et vivre près de la nature dans le plus grand dépouillement.
En 1869, il gagne la Californie et découvre la vallée de Yosemite. C’est le coup de foudre. Il s’y installe comme berger et entretient un rapport quasi mystique avec ses montagnes qu’il arpente sans cesse. En 1890, ses articles aidant à la reconnaissance des lieux, Yosemite devient le deuxième parc national protégé des Etats-Unis, après Yellowstone.
John Muir a vécu au XIXe siècle, aux Etats-Unis, au temps de la ruée vers l’or et de la motorisation des machines. Il aurait pu être un grand inventeur, mais cet amoureux fou de la nature a passé sa vie à se promener, à camper et surtout à s’émerveiller. De l’émerveillement perpétuel de John Muir est né une multitude d’écrits scientifiques basés sur la seule description de ce qu’il voyait. Homme écouté et admiré, poète, botaniste, cet écrivain de la nature a inspiré Alexis Jenni qui lui consacre cette biographie.
Les textes qu’il a laissés et son combat pour protéger Yosemite font de lui un des fondateurs de l’écologie contemporaine.
Mireille
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Extrait
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Dans la ferme des Muir, c’est très beau, presque irréel. Un soir d’orage, la prairie qui descend jusqu’au lac s’allume de millions de petites lueurs, comme un ciel nocturne retourné. Du haut de la cabane, le petit John se demande si tout cela n’a pas lieu à l’intérieur de ses yeux, parce que pendant ses bagarres à Dunbar, quand il prenait un coup sur l’œil, il voyait un peu la même chose. Mais son frère voyant pareil, des étincelles qui clignotent partout, cela devait être vrai. Ils interrogent le Yankee engagé par leur père pour l’aider à défricher. « Oh … des vers luisants … » Il trouve ça tout naturel et sans intérêt. Ils descendent dans la prairie, en ramassent quelques-uns et les rapportent dans une tasse jusqu’à la cabane, où dans le plus grand silence ils les regardent lancer de lents éclairs réguliers ;