Où l'on voit que les plantes, comme les hommes, voyagent en musique.
Des Indes orientales et occidentales jusqu'aux salons européens, les herbes sacrées migrent : du chaman d'Amazonie à la pipe de Baudelaire pour Nicotiana tabacum, et des sâdhus retirés sur les contreforts himalayens aux rastas jamaïcains pour Cannabis sativa. Au gré des usages, leur consommation se décline à des fins rituelles, médicinales ou récréatives.
Le rébète Stavros nous sert de guide dans les tékés (fumeries de haschich) des bas-fonds d'Athènes, et Blundetto nous parraine dans les coffee shops et autres cannabis clubs de Barcelone. Malgré sa criminalisation, le chant de l'herbe résonne à travers toute la musique afro-américaine, des reefer songs du jazz (le violoniste "Stuff" Smith) aux classiques du hip-hop west-coast (Cypress Hill), et les vertus comme les dangers de la petite fumée sont fredonnés du Mexique (longtemps plaque tournante du trafic nord-américain) aux cours du lycée (Billy-Ze-Kick et les Gamins en folie).
Bref, des exquises volutes de l'ars nova (Solage) au moelleux électro de la chillwave (Washed Out) en passant par le très psychédélique Jefferson Airplane, c'est à un saisissant raccourci de l'histoire des musiques planantes que nous vous invitions ce samedi matin...