L'histoire de deux fleurs
Deux fleurs en hiver. Delphine Pessin aux éditions Didier jeunesse.
Avec Violette et Capucine, deux nouvelles arrivantes qui entrent à l’Ehpad (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) « Le Bel Air », Delphine Pessin nous fait découvrir le quotidien de cet établissement.
Capucine, lycéenne de terminale en stage arrive pour son premier jour avec son regard neuf, sa jeunesse et sa perruque bleue.
« L’Ehpad est un ancien couvent du XIXe siècle, je trouve ça marrant, des vieux dans des vieilles pierres ».
Violette, quant à elle, nouvelle pensionnaire, arrive dans l’établissement suite à une chute qui ne lui permet plus de rester chez elle ; et avec cette nouvelle vie toute la douleur que l’on peut imaginer.
« Je n’étais plus Mamette, épouse et mère, ni Mme Florent, institutrice à la retraite, ni même Violette, bénévole à la bibliothèque du village. J’étais une résidente parmi d’autres, une vieille femme rabougrie qui ne pouvait se déplacer qu’à l’aide d’un déambulateur. »
Son chat Crampon resté chez sa voisine, Violette a aussi abandonné son envie de vivre et se laisse dépérir les premiers jours et refuse tout lien avec les autres résidents.
Capucine doit s’adapter au rythme fou des soignants, à la gêne des premières toilettes avec les corps fragilisés des personnes âgées, aux relations avec les collègues. De son côté, Violette doit accepter ses nouvelles conditions de vie . Dans ce contexte difficile, Capucine et Violette vont tisser un lien, une amitié qui va débuter grâce à Crampon.
Chacune va se livrer à l’autre, elles vont partager leurs blessures, leurs secrets qui ont bouleversé leurs vies respectives.
Autour de ce touchant duo gravitent des personnes importantes pour chacune d’elle : le fils de Violette, le père de Capucine et puis Margaux, Romain, Patricia… et Crampon. Avec elles, les émotions comme la tristesse, la joie, la peur et l’amour nous transportent dans ce roman sensible écrit avec beaucoup de finesse.
Elsa
Extrait
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« Heureusement, il y a encore les sourires. J’en distribue à la pelle même crevée, surtout crevée. C’est la seule chose que je peux donner sans perdre de temps » .
« Alors, contrairement à la plupart des autres lycéens, je ne redoutais pas de travailler avec les « seniors ». Ça, c’est le terme politiquement correct pour désigner les personnes âgées. Je trouve ça crétin. On dit aussi les « anciens », les « pensionnaires », moi je préfère les « vieux ». Il n’y a rien de dégradant à dire qu’ils sont vieux, c’est un fait, voilà tout. C’est même plutôt beau quand on y pense, d’avoir déroulé le fil d’une vie et de se tenir tout au bout. »Pour voir si ce livre est disponible à la médiathèque ou pour le réserver => Cliquer-ici