Accrochez votre hamac sous les Tropiques !
Mais ne cherchez pas sur un atlas le lieu de notre petite excursion musicale : si un certain nombre de détails sont empruntés à de bien réelles forêts tropicales, d'autres relèvent plus des songes exotiques du Douanier Rousseau, de la sylve enchantée et féerique des chaudes nuits d’été ou de l’aventureuse jungle hollywoodienne, toute flamboyante de Technicolor, que de l’exactitude des savantes cartes géographiques.
On aura donc entendu, pêle-mêle, le grand orchestre animal inviter les hommes à lui donner la réplique, des indiens guarani jouer de l’accordéon, les clameurs et les cris modulés des chasseurs pygmées qui s’interpellent à travers l'épais feuillage, le seringueiro délaisser la machette et saisir sa guitare pour jouer la sérénade, les percussions fiévreuses résonner au plus profond des bois, les vibrations de l'arc musical imiter le vrombissement des insectes, un virtuose baroque pasticher le chant des oiseaux ou les appels de la grenouille sur son violon, les cuivres rutilants du vieux Harlem contrefaire le rugissement du lion et le feulement de la panthère, le coassement des crapauds-buffles balinais répondre aux couleurs de l’orchestre de Ravel, mais aussi la berceuse chuchotée par la jeune mère à son enfant et, aux heures chaudes, le murmure amoureux des jeunes gens dans leur hamac, le soir enfin les voix fatiguées qui se délassent en fredonnant en chœur autour du bivouac.
En témoigne la petite playlist ci-dessous (incomplète, car nous nous étions procuré pour l'occasion quelques rares curiosités).