Au cœur de l'Enfer vert
La Rivière – Peter Heller – Actes Sud – 2021
Wynn et Jack se sont rencontrés lors d’un voyage scolaire, pendant leur première année d’études. Un coup de foudre amical a eu lieu entre eux. Ils sont tous les deux passionnés par la survie et par les périples avec pour unique matériel, leur sac à dos. Durant une fin d’été, ils décident de partir tous les deux en canoë pour remonter une des plus grandes rivières canadiennes. Ils se mettent à flot, coupés de la civilisation extérieure et partent à l’aventure. Cependant, rien ne va se passer comme prévu. Leur voyage, qu’ils rêvaient comme un merveilleux souvenir de jeunesse, se transforme en véritable cauchemar ! Tout commence par une odeur de bois brûlé, puis d’une brume qui enveloppe l’atmosphère. Très vite, ils comprennent qu’un incendie ravage la forêt qui les entoure. Commence alors une véritable course contre la montre : arriveront-ils à leur destination avant que le feu ne les rattrape ?
Une nouvelle fois, Peter Heller nous embarque dans une aventure enchanteresse. Nous voguons en compagnie de Wynn et Jack sur une eau paisible, avant d’affronter la fureur de la nature. L’auteur parvient à nous tenir en haleine et à faire grimper notre adrénaline. Nous sentons cette fumée d’incendie. Nous vivons dans l’atmosphère chaude et étouffante. Wynn et Jack sont épatants d’idées pour fuir et survivre dans une nature qui n’a qu’un seul but : les faire périr. La forêt veut les prendre, mais ils ne sont pas prêts de lâcher les armes. Ils veulent se battre et rester en vie. Un roman lyrique dans lequel Peter Heller décrit avec poésie la nature luxuriante et avec délicatesse, les émotions humaines.
Amélie
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Extrait
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Sa période préférée était début mai, quand les coteaux n’étaient plus qu’une mer de fleurs de pommier blanches embaumant l’air d’un parfum si suave et délicat qu’il se disait qu’il n’y en avait sans doute pas de plus enchanteur sur terre. Il aimait aussi l’automne, dans les champs et les bois, la mi-octobre, les odeurs de la terre où sont tombées les feuilles brillantes de pluie, les odeurs des hautes herbes et des sentiers rocailleux humides sous la pluie froide, les odeurs de pierre froide des ruisseaux qui gonflaient après des nuits d’averse. Ces dernières battaient toutes les autres.