Le 4 août 1874 naît Charles-Louis Philippe à Cérilly (Allier). Ce fils de sabotier est l’un des rares enfants issus d’un milieu pauvre à devenir bachelier en 1891. Malheureusement, il échoue aux concours d’entrée à l’Ecole polytechnique et à l’Ecole Centrale et doit se contenter d’un emploi de fonctionnaire à la Ville de Paris où il mène une vie bien modeste dans l’île Saint-Louis. Il meurt à 35 ans et aujourd’hui, on ne parle plus guère de lui.
Et pourtant, Charles-Louis Philippe est un de nos plus grands romanciers et chroniqueurs français du début du 20e siècle. Son œuvre porte la trace de Cérilly, « la petite ville », vers laquelle il revient sans cesse notamment dans La Bonne Madeleine et la Pauvre Marie publié à compte d'auteur (Bibliothèque artistique et littéraire, 1898) ou dans Le Père Perdrix (Fasquelle, 1902).
Mais il est également l’auteur de récits plus parisiens prouvant qu’il n’est pas qu’un romancier régionaliste. Ainsi Bubu de Montparnasse (la Revue Blanche, 1901), qui est « le roman des prostituées, des souteneurs, de la faim et de la syphilis », lui apportera une certaine renommée. On ignore souvent qu’il fut aussi chroniqueur dans de nombreuses revues comme l’Enclos, ou Le Canard Sauvage (à tendance anarchiste). Ses chroniques portent sur des faits divers, des existences que les passions, poussées à leur paroxysme, ont fait basculer dans le drame.