Lorsque Jeanne Philippe met au monde son fils en 1874, elle ne se doute pas qu’elle lui sauvera deux fois la vie avant l’âge de 8 ans.
La première fois, Charles-Louis a 3 ans. En compagnie de son petit camarade, Auguste Gilbert, il s’aventure dans la cave d’une maison pour rejoindre la mère de ce dernier qui, pensent-ils, lave son linge dans un puisard. Mais il fait noir, le sol est glissant, Auguste tombe dans l’eau. Charles-Louis a plus de chance, il réussit à se raccrocher aux rebords d’une pierre et hurle si fort que sa mère l’entend et se rue dans la cave. Elle sauve son fils, mais il est trop tard pour Auguste qui est mort.
La deuxième fois, Charles-Louis a 7 ans. En septembre 1881, il ressent les premiers symptômes d’un mal qui va le torturer une année entière. Un mal de dent qui se révélera être une ostéite du maxillaire supérieur (forme de tuberculose des os). Les médecins sont impuissants. L’un d’eux applique sur la joue de l’enfant deux cautères qui vont lui ronger la chair causant deux trous dans sa joue. L’enfant souffre le martyr, ne s’alimente plus. Jeanne, avec tout son amour, va sauver son fils grâce au… chocolat. En effet, le petit Charles-Louis ne saura pas résister à l’odeur si appétissante de cette boisson qui va lui redonner des forces. Le mal guérira de lui-même au bout d’un an, laissant à jamais sa trace sur le visage de l’écrivain.
Charles-Louis Philippe dans "La mère et l’enfant" (Editions La Plume, 1900) rend hommage à cette mère si dévouée et si aimante et par la même à toutes les mères qui veillent et guident leurs enfants. Il faut lire ce livre plein de tendresse dont Valery Larbaud disait « C’est le livre unique au monde ».
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